Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

La dynamique du secteur informel est posée par les approches néolibérales dans sa relation au cadre réglementaire et son rapport à l’État et non plus en l’articulant à la marginalité ou à la microentreprise et à ses modes d’organisation.
L’extension des activités informelles ne serait que l’expression de l’existence d’un État trop présent et rigide qui entrave le libre jeu du marché et qui induit des pratiques de dissimulation. L’excès de réglementation fiscale et sociale pousse les informels à transgresser les différentes réglementations. En s’appuyant sur des données empiriques recueillies dans le cadre d’une étude menée dans plusieurs villes du Maroc, le présent article se propose de montrer qu’il existe un degré variable d’observation des réglementations, que l’insertion dans l’informel ne correspond pas toujours à une stratégie
délibérée. Le non-respect du cadre réglementaire s’explique aussi par une dynamique de tolérance de la part des pouvoirs publics, par l’existence de normes endogènes et par l’ignorance de certaines réglementations. Le cadre réglementaire et institutionnel n’est pas le responsable premier des blocages des activités informelles et les contraintes que vivent les microentreprises informelles sont d’abord de nature économique.