Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Depuis l’indépendance à nos jours, l’action de l’Etat en matière de développement du milieu rural a connu avec le temps des mutations profondes aussi bien dans ses objectifs, son ampleur que dans ses modalités de mise en oeuvre. L’examen de son évolution permet de distinguer trois évènements qui ont agi comme des points d’inflexion déterminant des périodes donnant lieu à des nouvelles générations de politiques publiques. Ces dernières se caractérisent généralement par de nouveaux paradigmes visant à améliorer les déficits et les insuffisances des précédentes pour une meilleure efficacité de cette action de l’Etat qui, malgré les efforts et les moyens mobilisés, restait et reste encore en deçà des besoins de la population rurale. L’accession de Hassan II au trône marqua le début de cette première phase qui s’était étalée jusqu’à la fin de la décennie 80 du siècle passé. Cette phase a été marquée par une action concentrée de l’Etat visant l’équipement, la modernisation et la valorisation des grandes plaines à très haute valeur ajoutée agricole. Le début de la seconde phase peut être associé à la mobilisation internationale du début de la décennie qui a suivi 1990 pour la préparation du Sommet de la Terre et la mise en oeuvre des objectifs du millinaire qui se caractérise par une prise de conscience mondiale pour le Développement Durable et la lutte contre la pauvreté. Ce fût la première fois où le Chef de l’Etat reconnait dans un discours à la Nation l’existence de profondes poches de pauvreté et un retard important du milieu rural marocain. C’est la phase d’extention des infrastructures et des services de base à l’ensemble du milieu rural. C’est aussi une phase de construction de nombreuses stratégies et plans sectoriels. La troisième phase a suivi l’accession de Mohamed VI au trône fin 1999. Cette phase qui se prolonge à nos jours est caratérisée par de nombreuses réformes visant la décentralisation et l’instauration de la démocratie locale. Les politiques publiques mises en oeuvre durant cette phase se caratérisent par l’adoption d’une démarche plus inclusive et centrée sur la participation de la société civile et des collectivités locales dans le processus de développement.