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Tourisme rural, pour maîtriser son métier

Collectivite Auteur : Revue Source
Date de publication : 15/06/2006
Type : Article
Thème : Territoire
Couverture : Maroc

Résumé/Sommaire :

Près de 10 ans après les premiers tableaux de bord de l’agritourisme et du tourisme rural, de nouveaux indicateurs sont aujourd’hui disponibles. Ils témoignent que les prestataires ont une meilleure maîtrise économique de leur produit malgré un poids des investissements toujours croissant. Lire aussi l’exemple des chambres d’hôtes La rentabilité au prix de la disponibilité.

Voir en ligne : http://www.ruralinfos.org/article.p...

Il y a quinze ou vingt ans, rares étaient les professionnels de l’agritourisme et du tourisme rural capables de raisonner précisément leur activité en termes de rentabilité. En fait, si chacun pouvait établir un compte de résultats prévisionnel, très peu de personnes étaient en mesure de déterminer le seuil de rentabilité de telle ou telle chambre d’hôte, de tel ou tel menu proposé à la carte de la ferme auberge, etc. Il était tout aussi peu évident de programmer scrupuleusement son temps de travail à la journée, à la semaine ou à l’année, l’accueil étant une activité très fluctuante en fonction de critères qui échappent largement aux prestataires eux-mêmes : conditions climatiques, sécurité internationale, mode...

Aujourd’hui, tous ne sont pas capables de le réaliser loin s’en faut. Mais les porteurs de projet qui se présentent en formation ou qui demandent conseil aux réseaux existants disposent grâce aux données du Réseau national d’observation (RNO, voir encadré) d’indicateurs uniques, spécifiquement adaptés à la gestion de structures de tourisme rural et d’agritourisme. Ainsi peuvent-ils veiller avant le début de leur activité à ne pas surcharger leurs investissements s’ils se lancent dans une activité de gîte rural au risque de ne jamais rentabiliser leur travail. Ainsi peuvent-ils mesurer le temps de travail nécessaire à l’exercice de leur activité à la journée ou à la semaine et ne pas se "laisser piéger par le temps nécessaire à l’accueil d’un groupe ou d’une famille".

Dix années de recul

Parce qu’il fournit à chaque porteur de projet des indicateurs réguliers (chiffres d’affaires moyens, niveaux d’investissement, temps de travail, rentabilité...), ce dispositif d’observation leur permet d’avoir une vision économique claire des activités d’accueil et de tourisme. Cette vision est capitale car les professionnels sont plus opérationnels pour accueillir et organiser leur activité quand ils savent où ils vont économiquement. Ainsi, ils peuvent organiser leur métier au mieux, le rendre viable, vivable et pérenne. Mais, au-delà, les données du RNO ont aussi contribué à faire reconnaître le tourisme rural et l’agritourisme comme des activités économiques « sérieuses », y compris par les acteurs économiques eux-mêmes, banquiers en tête !

Une chose est sûre, si certains rêvaient encore de gagner leur vie grâce à la simple activité de location d’un gîte rural, la dernière livraison d’indicateurs, produite dans l’hiver, devrait leur permettre de faire le point sur leurs envies. Utile aux porteurs de projets ainsi qu’aux formateurs ou accompagnateurs, elle offre des enseignements précieux sur l’état de ces entreprises et, au-delà, sur le secteur tout entier.

Le premier enseignement confirme une observation déjà faite lors des précédentes analyses du RNO en 1995 et 1998 : la plupart des activités requièrent un investissement de départ important. Du fait de la réglementation ou en réponse aux exigences des clientèles, les équipements sont donc souvent lourds, à l’exemple des salles de bains et sanitaires privatifs, de plus en plus demandés en chambres d’hôtes. Le poids des investissements ampute lourdement les résultats finaux. Cette règle générale en tourisme rural connaît peu d’exceptions si ce n’est les fermes pédagogiques et quelques gîtes ruraux de faible niveau de prestation. Toutefois, des hébergements "secs" sont délicats à rentabiliser seuls car si la clientèle cherche toujours et d’abord un toit, c’est grâce à des services annexes (petit déjeuner d’abord puis restauration ou activités ensuite) que l’on peut valoriser sa présence. Ainsi, les chambres d’hôtes qui n’ont pas d’activité de table d’hôte affichent un moins bon résultat économique que celles qui proposent la table et divers équipements de haut niveau.

L’investissement initial pèse lourd

Seconde confirmation, l’activité n’est rémunératrice que si elle est composée de prestations gérées de façon professionnelle, mais très gourmandes en temps. Les tâches ponctuelles concernant l’entretien, la promotion ou la gestion ne sont pas négligeables, mais c’est souvent le temps consacré à l’accueil lui-même qui est colossal. Il peut être le principal facteur limitant le développement d’une activité. En fait, toutes les activités ne demandent pas une disponibilité élevée sur l’année, mais elles impliquent une disponibilité de tous les instants sur certaines périodes, ce qui rend difficile la double activité, même en recourant à une main-d’œuvre extérieure. La gestion de ces ressources humaines est d’ailleurs un métier que doivent exercer beaucoup de prestataires, même si leur activité reste saisonnière.

Les indicateurs montrent que les activités d’accueil peuvent apporter le complément dont beaucoup ont besoin. Mais le temps à y consacrer est important et le revenu rarement miraculeux car encore très saisonnier. Comment juger alors de sa rentabilité ?

Sans jamais prétendre fournir des recettes "toutes faites", les travaux du RNO montrent au contraire que derrière la rentabilité, ce sont les notions de viabilité, de gestion de projet, d’organisation, de partenariat qui importent et qu’en fait, tout dépend des objectifs qui ont motivé le prestataire à se lancer dans une telle activité.

Cet objectif prioritaire n’est pas toujours économique : le propriétaire d’un gîte rural ne cherche-t-il pas d’abord à valoriser un bâtiment inexploité ? celui d’un camping à la ferme à faire des rencontres enrichissantes ? les propriétaires d’une ferme pédagogique à faire découvrir leur terre et leur métier ? D’autres chercheront d’abord à valoriser des compétences ou à se faire reconnaître à travers cette responsabilité nouvelle... Il convient donc de bien cerner ses objectifs avant de faire les choix importants. Analyser son environnement, estimer et cibler son marché, rechercher l’équilibre dans son temps de travail, vérifier ses motivations, son goût pour l’accueil, ses compétences... Ces éléments sont à la base de l’activité, ils sont donc à la base de toute rentabilité.

Connaître sa rentabilité, un chantier d’envergure

Pour chacune des activités les plus caractéristiques du tourisme rural (gîte rural, chambres d’hôtes, camping, ferme pédagogique, ferme auberge, ferme équestre...), le Réseau national d’observation animé par Trame produit des données telles que le montant moyen des investissements, le détail des charges fixes et variables, le nombre moyen de prestations vendues, le seuil de rentabilité, le temps de travail... Ces données résultent de collectes auprès des partenaires : à titre d’exemple, plus de 200 gîtes ruraux et près de 800 chambres d’hôtes ont été étudiées sous l’angle technique et économique. Le RNO est donc un outil unique et indispensable aux porteurs de projets de tourisme rural.

Il regroupe derrière Trame des réseaux de prestataires (fédération nationale du cheval, Bienvenue à la ferme, Accueil paysan, Centres d’initiatives et de valorisation pour l’agriculture et le milieu rural, Gîtes de France, Groupes d’étude et de développement agricoles, Rando Accueil), des fédérations territoriales (Parcs naturels régionaux de France, Pays d’accueil touristiques), des institutions (ministère de l’agriculture, Direction du Tourisme, Agence française de l’ingénierie touristique, Association nationale pour le développement agricole) et des lieux ressources (Trame et Source). Résultats complets sont disponibles sur : www.trame.org

Article extrait d’un dossier réalisé par Julia de Caffarelli (Trame) et Vincent Daniel (Bergerie nationale de Rambouillet), avec l’aimable collaboration de Vanessa Drouot (Trame) et Ludovic Pommaret (source).

Pour disposer d’autres articles sur ce même thème, contactez-nous à larevuesource@enitac.fr et sur www.source.asso.fr

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