Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Cette étude a comme principal objectif le développement d’une approche méthodologique permettant de diagnostiquer et d’évaluer la dégradation des sols par érosion hydrique, à l’échelle parcellaire, au niveau du bassin versant Tleta dans le Rif occidental marocain. Le modèle IMPELERO préconisé est un modèle hybride combinant un arbre de décision et un réseau neuronal artificiel. Ce modèle a été développé au Sud de l’Espagne et a été évalué préalablement au contexte de la zone.
A ce propos, deux images de très haute résolution spatiale, SPOT 5 à 2,5 m et Quickbird à 0.6 m, acquises en 2009 ont été traitées pour extraire et cartographier les parcelles agricoles et les principales occupations du sol : céréales et légumineuses. De même, les cartes et informations pédologiques, topographiques, agronomiques et climatiques ont été compilées pour produire différentes couches d’information au sein d’un Système Information Géographique.
Cette base de données a été structurée et centralisée sur la parcelle et un modèle conceptuel de données a été mis en place. Le jeu de données a été, ensuite, couplé au modèle IMPELERO. C’est ainsi que pour chaque parcelle au niveau du bassin versant, six indices qualitatifs liés aux terrains et à leurs modes de gestion ont été dérivées à travers l’arbre de décision. Le réseau neuronal artificiel du modèle a servi pour l’estimation de l’indice de vulnérabilité des sols, la perte en sol (Mg/ha/an) et la perte en profondeur (cm/an). Enfin, un SIGWEB-Sol doté des fonctionnalités de base des SIG a été développé pour la diffusion et la dissémination de cette information spatiale.
Les résultats obtenus ont montré que les facteurs d’érosivité du ruissellement, l’aléa topographique et dans une moindre mesure l’érodibilité des sols sont en faveur d’une érosion intense au niveau des terres de culture. Les taux de perte en sol enregistrés dépassent 90 Mg/ha/an dans certaines parcelles, et 40 % des terres de culture affichent une vulnérabilité élevée à très élevée. Aussi, la comparaison des résultats obtenus en 1998, en utilisant une image SPOT (20 m) et une image Landsat (30 m) avec ceux de 2009 a révélé que l’amélioration de la résolution spatiale a permis de déceler plus de détail spatial, ce qui s’est traduit par une meilleure caractérisation et un meilleur diagnostic de l’érosion hydrique.