Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Aujourd’hui, le défi de la sécurité hydrique est mondial et de plus en plus aigu. Atteindre et maintenir la sécurité hydrique, tant dans les pays développés que dans les pays en développement, risque de devenir de plus en plus complexe et prioritaire – non seulement à mesure que le changement climatique s’intensifie, mais également à mesure que les exigences de la croissance économique augmentent. Il existe une relation à double sens entre les ressources en eau et la croissance économique. D’une part, elles peuvent freiner et inverser la croissance économique en raison des effets destructeurs des inondations, des sécheresses et de la pollution; d’autre part, elles peuvent stimuler la production et la croissance économique dans des secteurs clés, notamment l’agriculture, l’énergie,
l’industrie, le tourisme et les transports. La sécurité hydrique est maintenant un concept largement accepté qui englobe cette double relation entre l’eau et la croissance économique. Des analyses empiriques et théoriques démontrent l’importance des investissements dans la sécurité hydrique pour le développement et, inversement, l’importance du développement pour assurer les investissements requis pour atteindre la sécurité hydrique.
Au Maroc, la sécurité hydrique a toujours été une priorité du développement économique et social du pays. La conséquence de la croissance démographique et économique, accentuée par la variabilité et la raréfaction des ressources en eau, est l’accroissement des besoins en eau en quantité et en qualité. Au cours des cinq dernières décennies, la politique hydraulique visait à maximiser la mobilisation des ressources en eau de surface et souterraines et à assurer leur utilisation optimale dans l’agriculture irriguée, l’approvisionnement en eau potable, l’industrialisation et la production d’énergie.
D’énormes investissements sont réalisés dans les barrages, les systèmes de transfert d’eau et l’équipement des zones irriguées. Dans cette communication, il est souligné que, pour faire face aux problèmes posés par la raréfaction accrue des ressources en eau et les coûts croissants de leur mobilisation, l’accent doit être mis sur les choix plus complexes et sophistiqués assurant une allocation économiquement, socialement et techniquement acceptable entre les différents usages. Plus que jamais la recherche scientifique doit se mobiliser pour mieux comprendre des systèmes hydrologiques versatiles, déterminer les coûts et les avantages des interventions politiques spécifiques et orienter les arbitrages inévitables et difficiles inhérents au développement et à la gestion de l’eau. Les capacités institutionnelles devront être développées afin de renforcer les dispositifs institutionnels appelés à fonctionner dans des situations de plus en plus complexes.