Auteur :
Breil
Pascal,
Faty
Abdoulaye,
Orange
Didier
Année de Publication :
2021
Type : Article
Thème : Catastrophes
Pour le groupe d'experts méditerranéens sur le changement climatique et environnemental (Cramer et al., 2019), la région méditerranéenne présente une augmentation de sa température annuelle moyenne supérieure (+1,5 ∘C) à celle observée au niveau mondial (+1,1 ∘C). Les conséquences de ce réchauffement climatique «accéléré» en Méditerranée sont nombreuses, dont celles en lien avec le ruissellement intense pluvial. Ainsi, des sécheresses plus longues et des pluies torrentielles pourraient causer des problèmes majeurs pour l'agriculture, avec des pertes de production imprévues du fait de l'érosion des sols et de la perte en matière organique. En corolaire, les besoins en irrigation devraient augmenter ainsi que les incendies. Les zones humides, réservoirs de biodiversité et régulateurs des parasites seraient fortement menacées. Le risque d'inondation par ruissellement et de destruction par coulées de boue augmenterait aussi. Les inondations urbaines favoriseraient la transmission des maladies. Face à ces défis la gestion des espaces pour ralentir et conserver l'eau et les sols est une solution à envisager. L'écohydrologie propose le principe de la régulation duale (Zalewski, 2014) : les flux d'eau transfèrent les flux d'énergie associés (substances dissoutes et particulaires, thermie) vers les systèmes biotiques (microbes, plantes, chaine trophique) qui les transforment sous forme de biomasse ou de réactions biochimiques. Les flux d'eaux sont ainsi modifiés en quantité et en qualité par les interactions entre les systèmes biotiques et abiotiques. Si l'on souhaite réguler ces flux à l'échelle d'un bassin versant pour limiter les effets décrits du changement climatique, et promouvoir les services écosystémiques, il est nécessaire de représenter les circulations d'eau, en particulier lors des conditions de pluies intenses pour deux raisons : (I) localiser les pertes en sol, les destructions de cultures et d'infrastructures, les inondations ou encore des dépôts de matières en zone rurale ou urbaine; (II) localiser les redistributions des nutriments produits et accumulés par les processus naturels ou par l'homme en temps normal. L'objectif est de minimiser les risques tout en utilisant les forces hydrauliques naturelles pour orienter les transferts de nutriments qui soutiennent les services écosystémiques.