Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Le stress hydrique est traditionnellement quantifié, notamment en région méditerranéenne,pendant la saison de la végétation, aussi bien en écophysiologie qu’en bioclimatologie ou dans les études sur le changement climatique. Néanmoins, des études réalisées dans les Alpes ont très tôt mis en évidence l’importance de la continentalité hydrique et donc des précipitations hivernales dans la répartition des espèces végétales. Dans cette étude nous rappelons en introduction l’importance de la continentalité hydrique pour la distribution des végétaux en climat méditerranéen, à travers l’exemple du Maroc septentrional. Nous présentons ensuite les résultats d’une étude bioclimatique réalisée sur les onze états de l’ouest des États-Unis où nous avons corrélé par analyse canonique des correspondances 500 relevés de végétation de type biogéographique à quatre variables climatiques majeures, la moyenne des températures minimales du mois le plus froid, la longueur de la saison de végétation, la continentalité hydrique mesurée par l’angle de Gams (1932) hivernal et l’aridité estivale. Les résultats de cette étude mettent en évidence une importance primordiale de la continentalité hydrique corrélée également aux températures minimales, suivie de la longueur de la saison de végétation et de l’aridité estivale. Cette étude met donc en évidence la nécessité de distinguer, en particulier dans le contexte de la bioclimatologie méditerranéenne, la continentalité hydrique de l’aridité estivale, notamment si l’on veut améliorer notre pouvoir prédictif de l’effet du changement climatique sur la distribution des espèces végétales.