Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

La vallée de l’Arghen caractérisée par un climat aride et un régime pluviométrique très variable, présente une grande vulnérabilité face aux changements climatiques. Les ressources en eau subissent déjà des pressions climatiques et anthropiques et la fréquence d’occurrence des sécheresses et des inondations est déjà en augmentation.
Les résultats des projections climatiques à l’horizon 2100 prévoient une baisse de la pluviométrie annuelle de - 47% selon le scénario RCP4.5 (le scénario moyen bas) et de - 58% selon le scénario RCP8.5 (le scénario pessimiste). Ces mêmes projections prévoient aussi une augmentation significative des températures moyennes de l’ordre de 2.5°C pour le scénario RCP4.5 et de 5°C pour le scénario RCP8.5.
L’impact de ces variations climatique prévu dans la région sera fortement ressenti sur le plan hydrique (ressource en eau de surface, eaux souterraines, qualité des eaux, production agricole…).
En effet, la vallée d’Arghen, ne possédant aucune station pluviométrique/ hydrométrique, aucun barrage, et très peu d’ouvrages de régulation des crues, une infrastructure insuffisante pour faire face aux risques accrus d’inondations, de sècheresses et de stress hydrique.
La ressource en eau souterraine qui constitue la seule ressource pour l’alimentation en eau potable dans la région, et une grande partie des ressources utilisées pour l’irrigation sera fortement impactée par les changements climatiques. Cette ressource malgré son importance, elle reste très mal gérée, en absence de tout suivi du niveau piézométrique des nappes et des données sur les prélèvements.
On note que la région souffre aussi de plusieurs problèmes de préservation de la qualité des eaux (la gestion des déchets solides, l’absence des périmètres de protection des forages, la collecte et le traitement des eaux usées…). L’agriculture et l’élevage, qui représentent les activités économiques principales de la population d’Arghen, reposent encore sur des systèmes d’irrigation traditionnels « Les Séguia » qui laissent perdre l’eau par infiltration et par évaporation et présente une grande fragilité face aux crues torrentielles très fréquentes dans la région.
Ces risques climatiques, conjugués aux enjeux économiques et sociaux (l’exode rural, l’absence d’infrastructure, l’éducation…) sont des facteurs de fragilité pour le futur de la vallée et de sa population.