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Structuration des filières de la transition énergétique à l'échelle nationale et territoriale : Union européenne, France, Danemark, Allemagne

Auteur : Bafoil François, Guyet Rachel, Lepesant Gilles
Année de Publication : 2019
Type : Etude
Thème : Energie
Couverture : France

Résumé/Sommaire :

Si les objectifs énoncés pour 2020 par l’UE dans le cadre du Paquet Énergie-Climat de 2009 ne semblent pas hors d'atteinte, la valeur ajoutée de la transition énergétique en termes d'emplois et d'innovationn fait débat. L'effort a en effet davantage porté sur les politiques de soutien à la demande que sur une structuration des filières permettant à l'offre européenne de s'imposer.
L’UE comptait dans les différentes filières 1,16 million d’emplois en 2017, soit moins qu’en 2015. Alors que la filière photovoltaïque connait une forte dynamique dans le monde, elle continue de subir des pertes d’emplois. D’autres filières comme la biomasse ou la géothermie poursuivent, elles, leur croissance. L’UE a pris plusieurs initiatives (l’Airbus de la batterie étant la plus significative) mais la valeur ajoutée de la transition énergétique en termes d’emplois demeure faible, un constat d’autant plus préoccupant que les pertes d’emploi liés à la transition énergétique (dans les énergies fossiles, dans le nucléaire, dans la fabrication de voitures thermiques) s’annoncent, elles, conséquentes. Plus que jamais la transition énergétique apparaît comme une transition économique et sociale pour laquelle l’UE a des atouts mais pas de véritable stratégie. La situation varie néanmoins d’un pays à l’autre, du moins dans l’éolien.
Dans le cas de l’éolien marin, la France bénéficie du deuxième domaine maritime au monde, dispose d’un système de formation et de recherche de qualité, d’infrastructures portuaires adaptées mais aucune ferme éolienne marine n’y était encore exploitée commercialement en 2019. Au cours des décennies passées, ses voisins européens en mer du Nord en ont installé près de 5 000 et en ont tiré d’appréciables bénéfices en termes d’innovations et d’emplois. Si les coûts ont baissé et si le cadre juridique se clarifie, les objectifs de production demeurent modestes. L’essor de la filière exigerait un marché dynamique et un positionnement clair sur certains segments de la chaîne de valeur et/ou sur certaines options technologiques spécifiques (l’éolien flottant par exemple).
Les parcs éoliens marins sont concentrés dans le nord (90% des installations déployées dans le monde s’y trouvent) de même que les capacités de production manufacturière. Le Danemark constitue un des piliers de cet espace. Peuplé de 5 millions d’habitants, il a pu en l’espace de 3 décennies non seulement transformer son mix énergétique au profit de l’éolien (même si le charbon y conserve encore un rôle important) mais surtout constituer une filière qui s’impose aujourd’hui sur les marchés européens comme aux États-Unis et en Asie. Loin de répondre à un schéma structuré et pensé a priori, l’émergence de l’écosystème danois a suivi une trajectoire non-linéaire forgée par des rencontres et des opportunités (comme la forte demande momentanée sur le marché californien). Les innovations ont toutefois peu à peu fourni la chair d’un projet industriel qui grâce à des politiques publiques affirmées, s’exporte largement en Europe et hors d’Europe.
L’Allemagne est l’exemple d’un pays ayant soutenu massivement le déploiement d’une technologie (le photovoltaïque) en escomptant des bénéfices à la fois environnementaux et industriels. Ces derniers furent manifestes dans un premier temps avant que la filière ne s’effondre face à la concurrence chinoise. S’agissant de la filière éolienne, l’Allemagne est parvenue à constituer un socle industriel sur la base de ses compétences dans des secteurs préexistants (mécanique par exemple). La mise sur le marché de dispositifs complexes associant énergies renouvelables, gestion intelligente de systèmes et solutions de stockage semble une voie prometteuse permettant à l’Allemagne et à l’Europe de conserver une part significative de la valeur ajoutée. Enfin, l’un des enjeux pour les filières allemandes est de s’inscrire dans les réseaux de firmes mondiaux.
En Bavière, les enjeux énergétiques sont étroitement liés à la fermeture des réacteurs nucléaires et, dans une moindre mesure, à la fin programmée des centrales thermiques à charbon. Loin d’utiliser la transition énergétique comme support d’une stratégie industrielle, la Bavière a opté pour une politique de l’innovation afin de contribuer à la sécurité de son approvisionnement et à répondre à la problématique spécifique de l’acceptation sociale qui freine les projets d’infrastructure énergétique dans ce Land. Forte de ses atouts en matière d’innovation, la Bavière utilise la transition énergétique pour se positionner comme pionnière sur les nouveaux enjeux d’intégration de l’offre et de la demande d’énergie.

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