Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Face aux enjeux environnementaux actuels, une des solutions proposées dans le domaine du bâtiment durable en Belgique est la « maison passive ». Elle se caractérise notamment par une très bonne isolation thermique et une très forte étanchéité à l’air. Elle est aussi supposée respecter un critère qui impose de ne pas dépasser 5% de surchauffe, c’est-à-dire pas plus de 438 h/an à une température supérieure à 25°C. Si ce modèle de maison apparait comme une solution viable aujourd’hui, dans un contexte où le réchauffement climatique est un fait avéré, le sera-il toujours dans les années à venir ? C’est dans l’optique d’apporter un premier élément de réponse à cette question que cette étude a été réalisée. Dans un premier temps, il a fallu produire les fichiers climatiques correspondants aux quatre scénarios étudiés, un actuel et trois futurs (en 2100), à l’aide du logiciel Meteonorm. Ceux-ci ont été produits par rapport à l’emplacement du cas d’étude considéré, dans l’est de la Belgique. Ce cas d’étude a été modélisé et calibré sur le logiciel de simulation DesignBuilder en lui appliquant les climats choisis. Sur les neuf scénarios de changement climatique et d’utilisation simulés, on observe une augmentation moyenne de la température intérieure entre 0,4°C et 1,2°C entre 2010 et 2100. On y observe également une diminution moyenne de la consommation énergétique en chauffage entre 0% et 17%. Enfin, on constate une augmentation du nombre d’heures de surchauffe entre 451 h et 931 h. Heureusement, l’introduction de certaines solutions dites « passives » de conception architecturale et certaines solutions dites « actives » peut permettre de diminuer le risque de surchauffe. Ces résultats amènent cependant à remettre en question le standard de la « maison passive ». Par conséquent, ils peuvent intéresser aussi bien des ingénieurs en construction, des ingénieurs architecte, des architectes que tout autre chercheur s’intéressant à ce sujet.