Auteur(s) :
Benabdellah
Abdelaziz
Type : Livre
Année de Publication :
2007
Langue : FR
Collation :
109 p.
: ill., tabl., réf.
Mots-clés :
HISTOIRE ; FLOTTE ; ARMEE ; SULTAN ; BATEAU ; PORT MARITIME ; PIRATERIE ; MAROC ; DROIT MARITIME ; DYNASTIE ; ALAOUITE ; MER MEDITERRANEE ; TRANSPORT MARITIME ; LITTORAL.
Vers le milieu du Vème siècle et, au plus tard dans la moitié du IVème, avant JC., le roi Hannon, franchit les colonnes d'Hercule, avec une soixantaine de bateaux établissant sept colonies sur le littoral marocain, dont une à Saquia el-Hamra, en face des Canaries. Carthage disposait, pour sa flotte, de plusieurs ports, sur toute la côte méditerranéenne et, notamment, de Luxos (Tichmech), près de Larache, sur l'Atlantique. La flotte carthaginoise animait le trafic des matières premières de l'Afrique et des îles méditerranéennes; dans les ports, de Leptis Magna (Lemta) à Tripoli, à Lixos, en passant par Utique (près de Tunis) et lcosium (Alger) où abondait un prolétariat, recruté parmi les citoyens, très évolué, grâce à son brassage international. Dès le IVème siècle, les escadres de Carthage s'assurèrent la maîtrise des mers et un ravitaillement régulier, dans une trentaine de ports, liant les diverses échelles d'Afrique et d'Espagne, aménagées et équipées à l'Oriental, comme tous les autres ressorts de la civilisation phénicienne. Mais, Carthage ne songeait guère à annexer le Maghreb et se limitait, au Illème siècle, à la Tunisie et à quelques centres algériens. Mais, sa civilisation déborde ces limites, pour rayonner sur une partie du littoral marocain, en vulgarisant un langage punique qui favorisait la diffusion, parmi les berbères, de l'arabe, langue sœur. Même après leur défaite, les Carthaginois demeuraient les rouliers des mers. Les guerres puniques qui, pendant plus d'un siècle, opposèrent Carthage à Rome, pour la domination de la Méditerranée occidentale, étaient des batailles navales que les Carthaginois ont pu affronter, grâce à leur puissante flotte. Leur victoire de Drepanum (Trapani), lors de la 1ère guerre punique (en 249 av. JC.) en est une preuve. Plus tard, l'Afrique romaine "laissait, en dehors d'elle, une partie du Tel algérien et la presque totalité de la Tripolitanie et du Maroc, jusqu'au Vème siècle de l'ère chrétienne, dans le cadre du "Limes", de Tingitane au sud de Rabat. Sous l'Empire, la flotte romaine perdit de son importance et fut confinée, dans la surveillance des pirates. C'est, ainsi, qu'une escadre africaine, composée de croiseurs rapides, empruntés aux escadres d'Alexandrie et de Syrie, fit la chasse à ceux du Rif et de Tingitane. La flotte de Byzance demeura la première en Méditerranée, sans conteste, jusqu'à l'avènement de l'Islam. Constantinople fut, lors des VIème et VIIème siècles de l'ère chrétienne, la plus grande Cité d'Orient, avec un million d'habitants. Les Arabes ont inauguré leurs conquêtes maritimes, en l'an 641 ap. J.C. , par l'occupation d'Alexandrie. Une ère nouvelle s'ouvrit, alors, en Méditerranée, incitant le grand conquérant arabe, Amr Ibn el Âs, à considérer la zone maritime, comme un grand hinterland de défense. En l'an 645 ap. J.C., après une réoccupation précaire, les escadres de Byzance furent contraintes à évacuer le port d'Alexandrie, sous les coups répétés d'une jeune flotte arabe, mise en chantier. par l'Emir Moâwiya. Elle entreprit sa première expédition, en Méditerranée, avec 1.700 unités, dès 648 ap. J.C. , en occupant Chypre et lfriquia. Les Omeiades réalisèrent, en 693 ap. J.C., une victoire éclatante en Afrique du Nord, en assujettissant Carthage, dès l'an 695 ap J.C. Ce qui mit fin à la domination byzantine en Afrique. Le Calife Omeïade sentit la nécessité de renforcer ses unités maritimes et chargea le grand commandant d'armée, Moussa Ibn Noceïr, d'édifier une base maritime, c'est à dire un arsenal ou dar Es-Sinâa. sur l'emplacement actuel de Tunis, en reliant cette baie au Golfe, par un nouveau canal approprié. Une centaine de navires de guerre sont mis en chantier. La zone navale nord-africaine devint, dès 704 ap. J.C., la Illème de la Méditerranée, après celle d'Egypte et de Syrie. Ibn Noceïr conquérir (en l'an 708 ap. J.C.) les Baléares, la Sardaigne, avec l'aide de Julien, gouverneur de Ceuta. Le Commandant Tarik Ibn Ziâd passa en Espagne. La flotte arabe encercla, alors, tel un croissant. les deux tiers du Littoral méditerranéen; elle comportait trois escadres autonomes. avec une unité, soumise à la flotte égyptienne, dans la Mer Rouge. L'Amiral égyptien commandait toutes les forces maritimes assurant, ainsi, une heureuse coordination. Néanmoins, la Illème flotte opérait seule en méditerranée occidentale et renforce la conquête de l'Espagne et du sud de la France. Cette expansion de l'Islam ne se souciait guère des grands centres de commerce, en Méditerranée.
N° de la microfiche : 042778