Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Ce chapitre essaie de tracer l'histoire de la relation entre science et islam dans l'objectif de favoriser les voies de dialogue entre science et religions, et par conséquent la participation du monde islamique à cette entreprise. L'objectif étant d'expliquer clairement pourquoi la question de relations entre science et religions est intéressante. Ces relations sont aussi anciennes que la philosophie elle-même, qui s'est attachée dès ses débuts, à définir les positions respectives de la raison et de la foi, du vrai et du juste, de la liberté et du destin. Ces débats étaient ainsi présents dans les élaborations doctrinales du judaïsme, du christianisme et de l'islam pendant la période qui , en Occident recouvre le moyen âge. Cette question était aussi présente au moment de la naissance de la science moderne aux 16ème et 17ème siècles. Enfin, la prise d'indépendance de la raison par rapport à la révélation, et des sociétés par rapport aux églises reste le fil rouge qui traverse toute l'époque moderne, jusqu'aux fameux "maîtres de soupçons" Marx, Nietzsche et Freud qui ont ouvert la voie au doute contemporain. L'opinion dominante fut que science et religion n'avaient plus rien à se dire. Pourtant, rien n'est joué définitivement pour la pensée humaine, et l'étude des relations entre science et religions conserve jusqu'au 21ème siècle beaucoup d’intérêts. En effet, le tournant du millénaire dans un contexte de mondialisation des échanges et des défis a vu émerger des problématiques nouvelles, ou la résurgence de questions plus anciennes, mais renouvelées par le décor inédit dans lequel elles se placent. Ainsi, le thème de "dialogue entre science et religion" est en train de connaître une expansion rapide, avec ses acteurs, sa littérature et ses centres de recherche. Ce thème se développe surtout dans le monde occidental, marqué par ses racines chrétiennes. Mais d'autres aires culturelles sont également intéressées par ce dialogue notamment le monde du christianisme oriental : l'Inde et la Chine. Reste au monde islamique de participer effectivement à ce dialogue et susciter chez les universitaires et les étudiants du monde musulman un intérêt pour cette question.