Auteur(s) :
Aboulkacem- Afulay
El Khatir
Collectivite(s) Auteur(s) :
Institut Royal de la Culture Amazighe
Type : Chapitre/Extrait
Titre Ouvrage collectif :
Patrimoine et Musées au Maroc
Année de Publication :
2007
Langue : FR
Collation :
N° 11,
P.113-124
: réf.
Mots-clés :
CULTURE ; MANUSCRIT ; PRODUCTION LITTERAIRE ; ZAOUIA ; LANGUE AMAZIRH ; ETABLISSEMENT SCOLAIRE ; MILIEU RURAL ; TRADITION ECRITE ; SOUSS ;
CULTURE AMAZIGHE ; PRODUCTION LETTREE.
Même si le patrimoine oral demeure le type de production culturelle dominant dans les sociétés amazighes, certaines régions ont connu le développement de traditions littéraires sous forme de manuscrits en alphabet arabe, comme la région de Sous. La répartition spatiale, le nombre et la permanence de cette production attestent un ancrage et une diffusion élargie, en particulier depuis le XVIe siècle. Les bibliothèques privées et publiques possèdent des collections plus au moins importantes. Caractérisée par l'ancrage historique des établissements de l'enseignement religieux, cette région offrait des possibilités importantes pour l'acquisition de l'écriture et les formes du savoir religieux, favorisant ainsi l'émergence et le développement d'une activité scripturale. S'il est vrai que l'apparition de l'écriture, sous ses formes pré-alphabétiques, est très ancienne, comme l'atteste la présence de plusieurs inscriptions dans le Haut-Atlas occidental et dans l'Anti-Atlas oriental, il est toutefois difficile de parler de l'écriture, en tant qu'activité culturelle et destinée à un usage social ou politique, sans l'existence d'institutions scolaires et la présence d'enjeux collectifs ou individuels. Pour la période musulmane, Mohamed Mokhtar As Soussi, auquel on doit beaucoup sur l'histoire et l'ethnographie des institutions culturelles dans le Sous, considère l'école des sciences religieuses d'Aglou, dans la région de Tiznit, comme la première université rurale au Maroc. Même s'il est difficile de situer historiquement sa fondation, elle remonte à une période antérieure à l'avènement des Almoravides (début du XIème siècle). A cette époque, elle s'est déjà constituée comme un établissement de l'enseignement supérieur. les Almoravides ont accordé une place importante dans la hiérarchie sociale aux doctes (fuqaha-s). Les écrits jettent ainsi un éclairage sur les imbrications spécifiques entre institutions scolaires et structures sociales tribales qui ont permis la permanence et les possibilités de reproduction de la présence savante dans un espace rural et marginal. Cependant, et même si l'existence de ces institutions est indispensable à l'élaboration d'une activité littéraire, il est toutefois difficile de les considérer comme seul facteur positif et satisfaisant. Cet article se propose d'avancer certaines hypothèses sur les conditions qui ont rendues possible l'apparition d'une production lettrée en amazighe par-delà la présence savante.
N° de la microfiche : 043533