Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Cette intervention se propose de mettre l'accent sur la révolution par l'élite de l’Etat : de l'autocritique d'El Fassi à l'option révolutionnaire de Mehdi Ben Barka, ce leader politique istiqlalien qui a marqué aussi bien la scène marocaine qu'internationale. Ainsi, il serait nécessaire, pour ce qui est de sa pensée politique et de son discours, de le replacer dans son contexte istiqlalien en le situant par rapport au premier écrit politico-idéologique de son parti l'Istiqlal. Cette contribution s'inscrit alors dans le cadre d'une recherche sur les évolutions politico-idéologiques dans un Maroc moderne et contemporain. Par un procédé non quantitatif de la socio- linguistique (analyse du champ sémantique), le texte analyse des invariants tels que élite, parti, peuple, Etat, société et masses dans le discours doctrinaire de Ben Barka. Rappelons que Ben Barka et El Fassi étaient les leaders principaux d'un Istiqlal, maintenant scindé en deux mouvances, l'une sous le vocable de l'Union Nationale des Forces Populaires (UNFP), et l'autre qui a gardé le qualificatif initial d'Istiqlal (Parti d'Istiqlal). Pour mieux délimiter le sens du mot "contre- projet politique" chez Ben Barka, cette contribution a introduit le discours doctrinaire fassien comme élément de comparaison, mais aussi pour mieux avancer dans la compréhension des évolutions politico-idéologiques dans le Maroc moderne et contemporain. Ainsi, ce document est parti de l'interrogation suivante : quels sont les facteurs principaux dans la désintégration du mouvement istiqlalien, alors qu'au départ, il avait toutes les chances de son côté pour réaliser ses objectifs ? Comment joue la relation dialectique élite / formation politique par rapport à la base sociale ? Qu'en est-il des impacts du modèle colonial et des survivances makhzéniennes sur le non aboutissement du projet istiqlalien ? Qu'en est-il de la part interne au mouvement dans les scissions successives ?