Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Qu'est ce qui fait que les géminées se composent souvent phonologiquement autrement que les segments simples qui leur correspondent? Les efforts de recherches faits ces dernières années pour apporter une réponse à cette question sont globalement investis dans le domaine des modèles de la représentation des segments et des traits. Cet article essaie de défendre l'idée qu'une généralisation explicative portant sur la phonologie des traits distinctifs des géminées ne peut pas être directement inférée de leur seule représentation auto-segmentale, même si celle-ci est secondée de certaines contraintes imposées à l'applicabilité des règles. Dans la mesure où il s'agit des changements en traits distinctifs des géminées, la théorie phonologique doit faire appel à d'autres modules de la grammaire, à savoir notamment le module Fortis / Lenis. Parmi les principes dérivés de ce module, il y a le Principe du Développement Inertiel (PDI). Ce principe initialement conçu par Foley (1977) et défendu, dans son esprit, par Churma (1988), est exploré dans cet article dans la perspective d'une tentative de formalisation, qui cherche à l'intégrer à un modèle qui a atteint un degré plus avancé de formalisation, le modèle de l'échelle de sonorité. La généralisation principale à quoi le PDI est censé servir de base, en ce qui concerne les géminées, est que, pour tout ensemble de traits distinctifs qui contribue à la détermination du taux de sonorité des segments, la distribution éventuelle (sous-jacente ou dérivée) des valeurs entre géminées et simples, est de sorte que les géminées se trouvent systématiquement associées à la valeur qui décroît la sonorité, alors que les correspondantes simples se trouvent attribuer la valeur complémentaire qui accroît la sonorité.