Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Au niveau mondial, l’impact du travail du sol sur l'environnement est fréquemment mis en avant dans de nombreux pays. En effet, dans des contextes pédo-climatiques très sensibles à l’érosion, le labour ou de nombreux passages d’outils de travail du sol peuvent avoir des impacts négatifs sur la protection des sols et de l’environnement. Malgré les progrès de la génétique, la fertilisation, la protection des plantes, il y a une tendance claire de diminution des rendements au fil du temps, La FAO prévoit que si les pertes de sol se perpétuent, la production des cultures pluviales potentielles va diminuer d’environ 15% en deux décennies en Afrique, environ 19% en Asie du Sud, et de plus de 41% en Asie du Sud. Pour remédier au phénomène du «dust bowl» et ses conséquences sociales aux Etats-Unis, des systèmes de cultures basés sur une forte réduction des passages d’outils de travail du sol, voire sur du non travail du sol, y ont été développés. Ces techniques d'implantation très "simplifiées" se sont quasiment généralisées dans certains pays comme le Brésil. Leur impact sur l’environnement y est fréquemment décrit de manière positive avec comme exemple : la protection des sols, la protection des eaux par réduction du ruissellement ou encore la réduction des émissions de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Certaines études récentes, réalisées notamment en Amérique du nord, montrent par exemple un impact favorable de la réduction du travail du sol sur le stockage de carbone dans les sols, avec comme conséquence une réduction potentielle de l’effet de serre par réduction des émissions de CO2. La dominance, au Maroc, des outils à disque pour le travail du sol et la préparation du lit de semences engendrent des pertes importantes de la couche arable à travers le phénomène d’érosion. Ceci engendre une réduction de la fertilité des sols, qui peut évoluer vers l’impossibilité d’exploitation de certaines parcelles. Le labour à l’aide d’une charrue à socs et versoirs réalise un état poreux, peu perméable, retenant l’eau mais se desséchant rapidement. Le travail du sol à l’aide d’un cultivateur à dents entraîne un état du sol très perméable, peu poreux et un dessèchement modéré. Le travail du sol à l’aide d’un pulvériseur à disques permet le dessèchement le plus faible, avec une perméabilité réduite. Ceci confirme le fait qu'il n'existe pas un outil idéal capable de réaliser l'ensemble des objectifs et la nécessité d’adapter un outil à chaque situation. Ceci est d’autant plus valable dans les zones semi-arides où les teneurs en eau des sols peuvent varier suivant des proportions importantes, lors des passages des périodes sèches aux périodes, de pluies. Aussi, le recours aux outils à disques, couplé avec les températures élevées au niveau des horizons du sol est responsable des faibles niveaux de la matière organique, caractéristique de la plupart des sols marocains. Or, l’érosion provoque le déclin de la matière organique, favorise la contamination des sols, leur imperméabilisation, la perte de la biodiversité, la salinisation, la production d’alluvions, sans compter les glissements de terrains.