Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

L'aménagement des terrains de parcours en zones arides et semi-arides nécessite une bonne compréhension et une maîtrise des processus hydrologiques des sols. Parmi ces derniers, l'infiltration constitue la clé du bilan d'eau dans ces zones. Elle dépend beaucoup des états de surface qui peuvent être dégradés par des processus naturels ou anthropiques (surpâturage).

Dans le périmètre d'amélioration pastorale Aride situé en Haute Moulouya, zone pastorale aride, une étude de l'effet du pâturage, sous différentes charges animales (0, l, 2, 4 et 8 brebis/ha/an ou BHA), sur le comportement hydrologique du sol a été réalisée, le niveau 1 BHA étant la charge d'équilibre. Le sol est du type calcimagnésique brun calcaire de texture limonoargilosableuse. La végétation est du type steppique à base d'armoise blanche (Artemisia herba-alba).

Il ressort de ce travail que le couvert végétal est d'autant plus réduit que le niveau de charge animale est élevé. Après 4 années, il est de 35,62 %, 25.87 % 16.20 %, 14,55 % et 11.67 %, respectivement pour les niveaux de charge 0, 1, 2, 4 et 8 BHA. Le niveau 1 BHA réduit peu le couvert de l'armoise blanche espèce principale dans ce milieu et induit une diversité floristique. Son aire minimale est la plus élevée : 32 m2.

Le piétinement animal a deux actions sur la surface du sol : tassement quand elle est humide et pulvérisation (remaniement) quand elle est sèche. Le sol n'a été tassé que sur une profondeur de l’ordre de 2 cm et ceci pour les niveaux de charge supérieurs à 1 BHA. L'augmentation de la densité apparente des 2 premiers cas et des caractéristiques mécaniques de la surface (résistances à la pénétration et au cisaillement) en fonction du niveau de charge n'est réalisée qu'à partir du niveau 2 BHA.

Sa contenance massique importante en gravier dans l'horizon superficiel (30,5
%) et son état d'humidité souvent sec font de lui un sol résistant au piétinement.

Ces modifications de l'état de surface du sol se traduisent par une perturbation de son comportement hydrologique.

On note une réduction de la perméabilité, de la capacité d'infiltration et de la hauteur totale d'eau infiltrée et une augmentation de la perte en terre uniquement pour Ies niveaux élevé (4 BHA) et très élevé (8 BHA). Ces modifications sont dûes, d’une part à la réduction du couvert végétal et, d’autre part, à l’effet mécanique du piétinement sur la surface du sol.